Projet de territoire

Publié le 26 Mars 2018

Suite au lancement du projet de territoire à St Quentin sur Isère le 22 mars, la commune de Malleval en Vercors a réuni son conseil villageois. Ce document reprend les idées émises par les villageois, maire et adjoints.

 

Vincent Bayot

Maire de Malleval en Vercors

 

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Réflexion de Malleval en Vercors sur le projet de territoire

23 mars 2018

 

 

Introduction par le maire

 

Notre monde est en transformation rapide et notre territoire vit la période de paix probablement la plus longue de son histoire. Pendant cette même période, la qualité de vie s’est nettement améliorée pour la plupart d’entre nous. Santé, longévité, éducation, loisirs… de nombreux indicateurs se sont améliorés. Il y a bien sûr des hauts et des bas pour certaines personnes, et le stress est très présent – ce sont des faits importants –, mais globalement la facilité et la qualité de vie ont augmenté, ce qui constitue, aux yeux de nos concitoyens, un progrès auquel ils sont très attachés.

 

En parallèle s’est installé un mouvement d’accélération, lié aux technologies de l’information, et à la mondialisation de l’économie, qui crée un sentiment de perte de repères. Or, cette accélération a en grande partie permit l’amélioration des conditions de vie. Nous sommes donc attachés à ce qui cause indirectement notre inquiétude. Cette transformation continue, et en perpétuelle accélération, a une autre conséquence : ce qui fait vivre les actifs  – en bonne partie l’emploi – change aussi très rapidement. Cela représente un second facteur d’inquiétude.

 

Troisième élément : notre situation dans le monde évolue rapidement et nous prenons conscience que nous représentons une part infime de l’humanité, dont une bonne partie se développe encore beaucoup plus vite que nous. Par ailleurs, ce monde en croissance repose sur l’utilisation de ressources finies. Le gâteau n’est pas infini et notre part se réduit de plus en plus. Comme nous associons notre bien-être à la consommation du gâteau, l’inquiétude par rapport à une dégradation possible de notre qualité de vie est de plus en plus forte. Ce d’autant que les activités humaines transforment la terre dans un sens qui va probablement dégrader nos conditions de vie : pollution, perte de biodiversité et dérèglement climatique... À ce titre, la perte de biodiversité dans un territoire rural est particulièrement alarmante, car elle affecte directement une ressource locale essentielle : la nourriture.

 

La mondialisation induit un quatrième facteur d’inquiétude très important : les migrations. La combinaison des dérèglements climatiques, de la démographie, des inégalités de richesse, et des guerres pour les ressources (eau, énergie, minerais, terres arables…) jettent de plus en plus de monde sur les routes de l’exil pour trouver un lieu de vie de meilleure qualité. Et nous sommes, ici en Europe, les cibles les plus évidentes des migrations, car nous avons tout ce que chacun désire pour soi et sa famille.

 

À tout cela s’ajoutent plusieurs facteurs de changement importants. Un déséquilibrage continu de la pyramide des âges lié au vieillissement de la population et à une natalité qui se maintient, mais qui pourrait rapidement baisser comme à beaucoup d’endroits en Europe. Une transition énergétique qui va redessiner la logique de production à brève échéance. Il s’agit là par contre d’une opportunité pour un territoire comme le nôtre, car source d’emplois locaux et réducteur de dépendance énergétique. La croissance ininterrompue des technologies de l’information qui vont rendre de plus en plus omniprésentes l’intelligence artificielle et la robotisation. Beaucoup s’en inquiètent, car cela va reconfigurer fortement la notion de travail notamment. La spécialisation des territoires qui modifie en profondeur le rôle de chacun dans la société et les moyens de trouver de quoi faire vivre une population. À ce titre, la ségrégation économique risque de produire une ségrégation sociale. En tant que territoire péri-métropolitain, il s’agit là d’une réelle menace à laquelle nous devrons répondre intelligemment. Pour finir, la financiarisation de l’économie et la dépendance de tous vis-à-vis des banques via la dette constituent une menace réelle pour notre démocratie, car la souveraineté disparaît rapidement quand vous êtes étranglés par les engagements du passé. Malleval en sait quelque chose.

 

Face aux inquiétudes et au sentiment d’impuissance que certains ressentent, le repli sur soi est une tentation évidente, voire une tendance naturelle. Or, dans une société où le bien-être provient la plupart du temps de ce que nous échangeons avec le reste du monde, l’impasse du repli est tout aussi évidente. Cela crée des tensions au niveau individuel et collectif qui mènent de nombreux pays à se fermer, et les conflits et autres crises vont forcément se produire. Face à cela, la démocratie et la politique sont devant un grand défi, celui de protéger et de permettre à tous d’habiter le monde en paix.

 

Les crises et transformations auxquelles nous sommes confrontés, et serons confrontés de plus en plus fréquemment, sont nombreuses. Ces perturbations auront forcément un impact sur la qualité de vie sur notre territoire, en bien ou en moins bien, et nous devons nous en soucier. Notre capacité à nous adapter, c’est-à-dire notre intelligence collective, sera un facteur essentiel. Le fil rouge de notre réflexion est donc : comment préserver et améliorer la qualité de vie, la capacité à vivre sur le territoire, tout en accompagnant intelligemment les changements du monde ?

 

Notre territoire ne pourra pas se fermer au monde. Notre territoire ne doit pas être vu comme entouré d’une frontière, mais comme un lieu de vie qui nous accueille. Il a des atouts dans ce monde, que ce soi au niveau culturel, humain ou au niveau de la terre qui le constitue. C’est avec cette terre, et avec tous ceux qu’elle accueille, que nous devons trouver le chemin vers le bien-être et la paix. À nous d’accompagner le changement pour le meilleur, en évitant le pire.

 

Réflexions sur les enjeux à Malleval en Vercors et dans le territoire

 

La présentation du contexte du projet de territoire faite par le cabinet New Deal a été donnée aux villageois et a servi de base à notre réflexion. Les points essentiels sont soulignés pour permettre une identification plus aisée des enjeux importants.

 

Prélude de Robert Veyret

 

La nouvelle page de ce village n'est-elle pas une page blanche ?

 

Son histoire est belle et celles et ceux qui l'on construite ont tracé un chemin. Les Mallevalois et Mallevaloises de toutes époques ont aimé leurs terres, leurs paysages, le temps qui passe et tout cet espace qu'ils partageaient avec amour et sans maîtrise, le cœur de ces hommes et de ces femmes qui ont construit des projets et transmis d'année en année tant de familles et de foyers liés aux activités humaines.

 

Cette nouvelle page doit s'inscrire dans le récit du temps présent avec de nouveaux repères et sans facteur d'inquiétude. La jeunesse et la volonté de chacun sont apparues sans ombre et voient le soleil se lever, se marier et donner un bel éclairage sur le cirque exceptionnel de ce village qui veut vivre et embrasser ce territoire et sa beauté.

 

Alors Monsieur le Maire a tracé le cycle des transformations par une évocation du passé et ce fil rouge en change la réflexion pour préserver et améliorer les conditions de vie et de travail. L'engagement de ce village doit être fort.

 

Il est possible de faire vivre ce patrimoine par une bonne communication entre les villages (route, chemins… ). Notre France, ses services et ses élus ont les bonnes idées et un grand savoir-faire.

 

ALORS :

 

La modification de la voie de secours ? Est-ce possible ?

 

LE PAYSAGE, bien commun, se referme petit à petit, s'en va alors que tant de prairies de sous-bois, d’affûteurs de faux et de râteaux animaient et entretenaient l'ensemble du territoire.

 

Quel devenir pour ce territoire qui a vu disparaître un grand nombre d'agriculteurs éleveurs qui étaient les jardiniers de la nature ?

 

Au cours du conseil villageois Monsieur le Maire et les habitants présents ont montré leur détermination et combien ils connaissaient ces sujets qui parfois et souvent relèvent de l'intercommunalité ou du département ou de l'Etat.

 

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Malleval en Vercors est un petit village de moyenne montagne qui a de tout temps été fortement connecté à la plaine qui le borde. Assez naturellement, l’accès au village est l’enjeu le plus important, car sinon la vie y serait tout simplement impossible. En effet, les biens de consommation et l’emploi sont, pour l’essentiel, accessibles dans la vallée. Beaucoup d’actifs travaillent en dehors du territoire et la population est plutôt jeune. Au moins deux tiers des habitations sont des résidences secondaires, et le village est aussi un pôle de tourisme résidentiel avec une population qui est plus que triplée le week-end et durant les vacances.

 

Malleval en Vercors est un village où la nature est encore préservée. Il est néanmoins bien moins fréquenté que d’autres zones plus touristiques du Vercors. Pour ceux qui aiment se ressourcer dans la nature, c’est un lieu d’une grande qualité. Le tourisme vert serait donc une voie à privilégier qui permettrait de redynamiser l’économie locale (auberge, produits du terroir…). Malleval est, avec d’autres communes de montagne, le poumon de notre territoire.

 

Autre point fort du village, sa convivialité et sa solidarité. Les gens se connaissent et s’entraident, ce qui est une caractéristique des territoires de montagne. Bien que tous les habitants actuels ne soient pas issus du pays, les usages persistent, sans doute parce que la nature nous y pousse par la paix qu’elle procure et les contraintes qu’elle induit. Un tel cadre, même si l’habitat est limité en nombre, restera sans doute un atout pour les travailleurs citadins, ou pour les citadins tout court en quête de calme, ou pour s’éloigner des conséquences du dérèglement climatique.

 

Le service qui focalise le plus l’attention des villageois, des résidents, et des acteurs économiques (tourisme et agriculture), c’est la possibilité d’accéder au village et d’y circuler. La D22 est donc prioritaire, ainsi que le transport scolaire et le déneigement. Notre partenariat avec le département est donc essentiel. Le déneigement de la D22 est en général de très bonne qualité, et le souci de sécurité est salué. Tout ce qui améliore et rend durable l’accès au village est fondamental, comme pour n’importe quel lieu de vie. Le village souffre des coupures pour sécurisation et souhaite que les travaux aboutissent rapidement. Ce d’autant que les travaux bloquent également un accès important pour les randonneurs, et impactent l’activité touristique.

 

Les habitants considèrent que l’injustice fiscale qu’ils subissent, à l’instar d’autres communes au sein de l’intercommunalité, constitue un point de blocage pour le projet communautaire. Comment parler de qualité de vie si des injustices criantes font en sorte que certains contribuent injustement aux efforts de l’inter-communalité ? Comment accepter que les ressources soient si inéquitablement réparties ? En tant que lieu de loisir, nous sommes un élément important pour l’équilibre et l’attrait du territoire, nous contribuons au dynamisme touristique du territoire, et les habitants de Malleval contribuent comme tous les autres à la manne financière ramenée par les travailleurs métropolitains pour faire vivre le territoire. Le territoire apprécie que ses villages de montagne soient préservés des affres de la modernité, mais leur refuse les ressources qu’il tire de son industrialisation. C’est foncièrement injuste. Nous demandons donc une juste répartition des efforts, et une juste répartition des ressources. Nous refusons qu’une ségrégation territoriale aboutisse à une ségrégation sociale. Le village bénéficie de très peu de services localement, mais peut l’accepter dans une certaine mesure, car il est conscient de la spécificité de son implantation. Mais la justice fiscale est un préalable indispensable dans toute collectivité qui se respecte.

 

La transformation numérique de la société implique l’accès au monde de l’information. Le Très Haut Débit partout est une priorité évidente (merci au département), mais aussi l’accompagnement au numérique pour les populations pour qui cela reste une difficulté. Une collectivité locale a ainsi un rôle important à jouer pour assurer un accès à ce monde numérique pour une population vieillissante qui se déplace souvent difficilement.

 

La transformation du territoire au niveau agricole est un sujet d’inquiétude fort. Sans doute parce que le cadre de vie des Mallevalois les rend plus sensibles sur ce point, la monoculture de la noix, son industrialisation et son impact sur la santé et l’équilibre naturel du territoire, sont considérés par les villageois comme une menace. Non seulement une menace pour la santé qui limite aussi l’attrait du territoire, mais également une menace économique, car une monoculture est plus fragile face aux effets de contagion. Nous pensons qu’une diversification agricole serait donc positive pour tous, notamment pour assurer une plus grande autonomie alimentaire pour le territoire.

 

Les services de l’intercommunalité sont plutôt bien perçus. Les infrastructures et services liés à l’enfance et à l’éducation en général sont perçus positivement. Les infrastructures sportives également. L’accès à la culture est par contre jugé trop centralisé. Même s’il n’est évidemment pas possible d’installer des salles de spectacle partout, la culture « hors les murs » est jugée trop peu présente : expositions mobiles, cinéma, concerts ou spectacles en plein air devraient être nettement plus développés, et seraient d’ailleurs un facteur positif pour le tourisme. Même si la collecte des ordures ménagères s’est bien améliorée ces derniers temps, elle est jugée coûteuse par rapport à d’autres intercommunalités voisines.

 

Le tissu associatif est riche et diversifié, et l’accès aux biens de consommation aisé.

 

L’accès aux soins est un sujet d’inquiétude et de problèmes. Les soins à domicile sont essentiellement impossibles et l’hôpital le plus proche perd en services. Vivre âgé en montagne est par ailleurs très complexe (ADMR…). Encore une ségrégation qui nuit à l’attractivité du territoire.

 

Les transports collectifs sont peu utilisés, mais sont considérés comme un point important pour l’avenir. Le problème est souvent que les temps de trajet sont beaucoup plus longs en transports en commun, car tout le monde ne travaille pas à côté d’une gare ou d’un arrêt de trans’isère. Les parkings associés aux transports en commun sont parfois bien organisés (bus), mais parfois largement insuffisants (gares).

 

Les services de proximité sont considérés comme une richesse importante. Il s’agit des services communaux, mais aussi de la poste par exemple. La centralisation peut se considérer pour les services à technicité élevée ou à usage rare, mais pas pour le reste. C’est d’ailleurs un principe qui devrait nous guider pour tous les aspects du développement de notre territoire. Ce qu’il est possible de produire localement devrait l’être, car nous permettons ainsi au plus grand nombre de vivre et de bénéficier de services de qualité. La convivialité vécue entre Mallevalois est un ingrédient important pour l’avenir de tout notre territoire, car il est essentiel pour maintenir la qualité de vie, et rompre l’isolement qui accompagne trop souvent le vieillissement de la population ou le décrochage social.

 

Notre territoire est caractérisé par un habitat diversifié, avec des pôles ruraux et des bourgs-centres. Chacun a son rôle à jouer, et nous devons préserver une place pour chacun. L’idée n’est absolument pas de se crisper a priori sur l’acquis, ce qui serait stupide dans un monde en perpétuelle évolution. Non, il s’agit plutôt de reconnaître la diversité des aspirations de nos concitoyens, pour l’habitat et les loisirs, mais aussi le rôle absolument essentiel du monde rural qui nourrit les bourgs, et la capacité des bourgs à fournir des services qui ne peuvent que difficilement être répartis (comme les lycèes, stades, salles de spectacle, hôpitaux…). Les pôles ruraux ont donc un rôle irremplaçable qu’il est essentiel de préserver. Tout comme les centres-bourgs d’ailleurs. En conséquence, la qualité de vie doit être assurée partout. Sinon, nous perdrions nos capacités à nous adapter, et à vivre de notre territoire.

 

Pour ce qui est des interactions de la mairie avec son environnement, la mutualisation avec d’autres collectivités voisines est perçue comme ayant certains avantages (compétences complémentaires, économie de matériel lourd, maintien d’une certaine autonomie), mais présente certains risques (réactivité pour le déneigement par exemple, coûts supplémentaires si l’organisation est trop lourde). L’échelle de la mutualisation est donc importante, ainsi que son esprit. La mutualisation du secrétariat de mairie avec Cognin les Gorges (c’est la même secrétaire dans un lieu unique, mais avec des temps partagés) est une réussite, car la proximité n’est pas trop compromise et l’entente est cordiale. Nous réalisons néanmoins que nos problématiques sont différentes, et qu’une gestion au niveau local des services spécifiques essentiels, comme le déneigement, reste nécessaire. La faculté à s’adapter aux situations inattendues est totalement indispensable. Malleval ne compte plus les jours critiques où le déneigement s’est révélé complexe et où une réactivité et une solidarité de tous ont été essentielles.

 

Une éventuelle fusion à grande échelle est par contre perçue négativement, et le fonctionnement actuel de l’intercommunalité y contribue. Déconnexion démocratique, lourdeur institutionnelle, déresponsabilisation des acteurs, méconnaissance du terrain, spécialisation inadaptée à la complexité des situations, éloignement des problématiques et des centres de décision. Le problème est essentiellement que les communes du territoire sont très diversifiées et qu’une seule solution ne sera pas adaptée pour toutes. La plus grosse commune compte plus de 100 fois plus d’habitants que la plus petite, et les populations sont tantôt rurales, tantôt citadines, tantôt montagnardes, tantôt «planardes». Un échelon local intelligent nous paraît donc indispensable pour cette raison également. Nous sommes en fait confrontés, à une échelle plus réduite, à la problématique de la diversité entre intercommunalités voisines. La fusion de toutes les collectivités étant bien sûr impossible, à nous de trouver l’équilibre entre local et central, avec comme objectif la meilleure qualité de vie pour tous. Sinon, la ségrégation territoriale débouchera sur une ségrégation sociale. On oppose parfois à ce raisonnement l’argument des coûts. Mais l’optimum de coût pour la plupart des services n’est pas au niveau des grandes structures. Ce qui est rare et technique peut gagner à être centralisé, mais pour le reste, le local reste la bonne échelle, car elle est souple, proche, et humaine. Il est néanmoins de notre devoir de ne pas figer ce qui est par principe. Toujours le même souci d’adaptation à un monde en mouvement qui devra affronter des tempêtes. À ce titre, la mise en réseau des acteurs publics nous paraît porteuse d’efficacité et de résilience. Quelle mairie n’a pas eu besoin d’un coup de main en l’absence d’un.e secrétaire ? Quel service centralisé n’a pas eu à s’appuyer sur les connaissances locales du réseau ? Par ailleurs, le cadre législatif rend les décisions de plus en plus complexes, et les problématiques de plus en plus transversales et diversifiées en fonction des contraintes locales. La spécialisation seule ne peut y répondre, ni une connaissance générale qui reste parfois trop superficielle. La technicité doit s’adapter au terrain qu’elle aborde et accéder à la connaissance transversale des acteurs locaux. La mise en réseau est donc nécessaire, qui relie les forces centrales et locales. Plutôt que d’une unique administration centrale, c’est d’un réseau que nous avons besoin.

 

Tout cela nous renvoie aux défis d’un monde en transformation continue et de plus en plus rapide. Accompagner le changement et le rendre positif pour tous va nécessiter beaucoup d’humanité et d’adaptabilité. Beaucoup de sagesse, d'écoute, et de capacité à se remettre en question tout en étant guidés par nos principes républicains. Une démocratie proche et humaine prend ici tout son sens si nous ne voulons laisser personne sur le bord du chemin. C’est aussi un défi démocratique essentiel si nous voulons éviter les démons du passé.

 

À petite échelle, Malleval en Vercors a une vie démocratique dynamique. Cette réflexion en est l’émanation. Malleval a beaucoup changé depuis un siècle avec des variations de population bien plus marquées que dans la vallée. La population actuelle n’est d’ailleurs pas originaire de Malleval. Le changement, Malleval connaît, et les difficultés financières liées au désengagement de l’état aussi. Nous sommes, en toute modestie, un petit laboratoire d’adaptation au monde en mouvement. Ce sont notre solidarité, la qualité de nos services à la population assurés par des acteurs locaux, nos partenariats avec les différents échelons territoriaux, et notre dynamisme démocratique qui nous permettent de nous adapter. Voilà déjà une contribution bien concrète au projet de territoire.

 

En conclusion, Malleval en Vercors souhaite s’inscrire pleinement dans la démarche d’un projet de territoire qui prenne en compte les contraintes financières extérieures et les défis du futur, tout en s’appuyant sur les richesses naturelles et culturelles qui sont les nôtres. Notre diversité fait d’ailleurs partie de nos richesses puisqu’un monde uniforme serait inadapté à satisfaire les envies et besoins de chacun. Tenir compte de la diversité d’âge, de moyens, de culture, d’aspirations… sera également essentiel pour que ce projet de territoire soit pleinement humain. Il devra s’ancrer dans la réalité : une terre qui nous accueille et qui nous fait vivre, mais qui est connectée au monde. La fraternité doit être ce qui nous guide, car c’est de cette valeur républicaine que nous aurons le plus besoin à l’avenir. Fraternité vis-à-vis de nos semblables et vis-à-vis de la terre qui nous accueille et sans laquelle toute vie est impossible. En effet, sans fraternité le repli sur soi menacerait immédiatement la liberté et l’égalité auxquels nous sommes tant attachés.

Rédigé par Mairie de Malleval-en-Vercors

Publié dans #Conseils villageois

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